L'edito de Philippe Delerm.

Philippe Delerm, parrain de la 1ère édition des Timbrés.

Quand on m´a proposé d´être le parrain de cet événement, j´ai tout de suite eu envie d´accepter.
Le titre lui-même semblait garant d´un certain état d´esprit qui me convenait, et rencontrait avec une espèce de clin d´oeil les trois activités qui ont dominé ma vie : écrivain, professeur de lettres au collège pendant plus de trente ans, et aujourd´hui directeur d´une collection de livres consacrés au langage.

Philippe Delerm

 

Déjouer les pièges du langage, ce n´est pas facile, surtout quand on s´attaque à une langue aussi riche et subtile que le français, mais cela peut devenir un plaisir. Il est symptomatique de voir que les plus grands linguistes français ne sont pas des sommités austères mais des gens qui ont de l´humour. « Je n´aime pas les gens graves, ils ne sont pas sérieux », comme le disait Alain.

Aimer les mots, c´est aimer la vie. à tous les âges, il est capital de ne pas être intimidé par le langage. Pouvoir se dire, se construire, devenir une personne unique qui pourra rencontrer les autres, qui pourra rencontrer l´autre, cela passe par la confiance en soi.

Si cette opération des « Timbrés de l´orthographe » peut contribuer à cette prise de confiance, elle aura rempli son but. Il s´agit ici de pimenter le jeu avec un petit goût nécessaire d´excellence,mais c´est l´aspect ludique, la notion de plaisir qui doivent dominer, et les organisateurs de ce projet comptent bien travailler dans ce sens, y compris dans la manière de décerner des récompenses.Des plus jeunes aux plus âgés, avec des épreuves d´une difficulté ajustée, ni dérisoire, ni dissuasive, « Les Timbrés de l´orthographe » sauront trouver les mots.